vendredi 14 janvier 2011

1965: je rentre de hollywood sans avoir réussi mon pari de journaliste

... .... j'avais décidé d'y rester un an, et de monter une radio avec europe 1 ... ... j'étais déjà envoyé spécial aux USA des publications filipacchi (les cahiers du cinéma, jazz magazine, lui, salut les copains, pariscope ...), la porte était ouverte .. .... rencontrer tous les vieux artistes qui venaient mourir sur les hauteurs de beverly hills, personne ne l'avait encore fait ... avoir igor stravinsky devant mon micro, c'était facile, il habitait à côté de chez moi ... je comptais aussi envoyer sur les ondes des entretiens avec josef von sternberg, ray bradbury, walt disney, buster keaton, john wayne, robert mitchum ... .... (ceux là, je les avais tous déjà interviewés, mais j'ai perdu les bandes) ... .
.. déprimé par le schizo-cimetière hollywoodien, j'ai craqué au bout de quatre mois et je suis rentré à paris ....
début 1966, le journaliste raté que j'étais décide de faire un film ... .....

1965: dylan's screen test for andy warhol

... ne pas oublier que la chose dont je suis le plus fier aujourd'hui (j'ai même du mal à y croire parfois), c'est à dire avoir vu dylan enregistrer highway 61 revisited à new york, comptait pour du beurre ... ... je n'en avais aucune preuve enregistrée, et il était d'être connu du côté de chez nous...
l'idée de mon film (je n'avais jamais touché à une caméra, c'était le tout premier): 21 minutes, 21 plans, c'est plus facile ... ... le titre, les pieds dans les nuages (et la tête dans la lune), une référence évidente à goodis ..... montage (bout à bout, plutôt): jacques doillon, mon copain du lycée voltaire, photo: renan pollès, son: jacques kébadian, deux professionnels de la profession qui me torturaient à longueur de plan en me répétant d'un air supérieur que je n'étais pas robert bresson ... ... n'empêche, la jeune fille de 15 ans qui joue le rôle principal des pieds dans les nuages mentira à ce même bresson, huit ans plus tard, pour avoir le droit de jouer (vierge de tout regard caméra, croyait-il) dans lancelot du lac, de loin son plus mauvais film ... dois-je absolument dire que si elle est belle, maladroite et gracieuse à la fois, dans les pieds dans les nuages, elle joue comme un sac de patates dans lancelot?

1 commentaire:

pierrino 27 a dit…

Je suis tombé amoureux de Goodis à 18 ans et "Les pieds dans les nuages " est l'un de mes préférés... amusant...
WE WANT MORE WE WANT MORE !!
On devient vite accro à vos souvenirs Louis ! Merci de les partager en tout cas !


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."