samedi 21 août 2010

la musique va et vient/ne rien en savoir lui va bien/mais pas trop


beverly kenney/i never has seen snow (harold arlen/truman capote)

beverly kenney (1959)/frank sinatra (1945)


la version de sinatra est ici:
http://www.youtube.com/watch?v=pORQTS3BLHc

mardi 17 août 2010

bob dylan goes electric/memphis blues again/to ramona (jackson, wyoming, 14 août 2010)

don't look back/david allyn (films d'occasion productions)


from mythical album with barry harris (piano), don't look back (february 1975), that so impressed tony bennett that he replicated it with bill evans a few months later

peggy lee/shirley horn/toutes les deux avec benny carter (en 1995)/comment choisir?

slim harpo, pure genius of funk, blues, rock and roll/that ain't your business

LE MYSTERE SLIM HARPO
Entre la musique noire des années 50 et les groupes anglais des années 60, un homme, un seul, fait le lien. Il s’appelle Slim Harpo et il est encore largement méconnu, sinon méprisé. Sans lui, les Rolling Stones et les Kinks ne seraient pas tout à fait ce qu’ils sont et la musique des bayous, la swamp music de Creedence Clearwater Revival ou de Tony Joe White, n’existerait pas. Pourtant, entre son premier disque et son dernier (tous enregistrés pour Excello, un petit label de Baton Rouge, en Louisianne), il y a tout juste une petite douzaine d’années. Aucune intégrale, aucun livre, ne lui est consacré. C’est tout juste si Slim Harpo a existé. Depuis quelques mois, pas un jour sans que je ne m’étourdisse aux riffs lancinants et aux échos répétitifs de I’m a king bee et Got Love if you want it, son légendaire premier 45 tours, enregistré en 1957 dans les studios de JD Miller, plus habitué au blues, à la musique cajun et aux rythmes country -et qui a passé sa vie à dénigrer son poulain, ne perdant pas une occasion pour affirmer que Slim Harpo chantait comme un pied, et qu’il lui a tout appris.

Plus exactement, Miller dit que sa voix n’était pas assez reconnaissable, qu’il lui fallait un gimmick, et qu’il l’a obligé à trouver une manière plus nasale de chanter. « Comme Hank Williams, si vous voulez. » C’est probablement vrai. Peter Guralnick a bien décrit ce style: « C’est comme si un chanteur noir de musique country ou un chanteur blanc de rythm and blues essayaient de s’imiter l’un l’autre ». C’est ce twang dans la voix qui me monte à la tête à chaque fois que j’écoute Slim Harpo. Si vous voulez, cette caricature d’accent américain traînant que s’était inventé le jeune Mick Jagger en cherchant à imiter les chanteurs de blues noirs, Slim Harpo l’affichait déjà ouvertement en lorgnant, consciemment ou pas, vers cette diction îvre, déhanchée, déstructurée, des premiers cow boys chantants (Jimmie Rodgers,Gene Autry) ou même des premiers chanteurs cajuns qui marmonnaient le vieux français comme s’ils pensaient à autre chose (la famille Breaux, Harry Choates).
La grande affaire ici, c’est l’imitation, la copie, le faux. Depuis les black minstrels, ces chanteurs blancs de burlesque qui imitaient si bien le visage et l’accent des Noirs, mais avec ce petit truc en plus qui rendait la chose comique et improbable, toute la musique américaine est parcourue d’imitations, de caricatures, d’emprunts, comme si la grande affaire était de refaire ce qui avait été déjà fait, mais avec un art du décalage de plus en plus raffiné. Tous les chanteurs de Louisiane s’inspiraient du style économe de Jimmy Reed, mais Lightnin’ Slim (le cousin de Harpo) lorgnait aussi du côté du Texas, de Lightnin’ Hopkins, et Slim Harpo lui-même ne refusait pas de copier à l’occasion le boom boom répétitif de John Lee Hooker. C’est cet écho de l’écho qui monte à la tête quand on s’abandonne au piano New Orleans de Raining in My Heart (1961), ou au funk primitif de Baby Scratch my back (1966). En 1969, Slim Harpo meurt d’une crise cardiaque. Il venait juste d’apprendre à jouer de la guitare.
(à paraître dans ROLLING STONE)

bob dylan/kansas city, 7 août 2010/cry awhile (nouvel arrangement)


l'un des très rares moments récents d'inspiration d'un dylan fatigué

" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."