mercredi 7 janvier 2009


dylan/bible citations/lire les textes en commentaires

listen to the ghost of charley patton, the man who taught robert johnson: the one and only son house

si sa guitare n'était pas aussi bien accordée à sa voix (rauque, rugueuse, troublante), si elle n'était pas aussi mal accordée (d'un point de vue "moderne"), si elle n'était pas si désaccordéee, la magie noire passerait-elle aussi bien, aussi fort?

son house/downhearted blues

hey, hey, marmande, tu es vraiment un crétin


bob dylan/someday baby/pub ipod
(lire le texte en commentaires)

où sont les mots/WHERE ARE THE WORDS ... ?


mandy patinkin/criminal mind's greatest hits

when kokomo, the original milkcow man (wrote it, made a hit out of it), elvis, eddie and bob went milkcowin' their women, man, it sure was swingin'


kokomo arnold/milkcow blues(1934)+ milkcow blues 2 (1935)
elvis presley/milkcow blues (1954, sun records)

eddie cochran/milkcow blues (1958)/bob dylan/milkcow blues (1963, outtake from "the freewheelin' bob dylan")

this time he has come ... alexander "skip" spence

en réécoutant OAR d'alexander "skip" spence j'ai découvert cette furieuse mélopée hippie, avec batteries sauvages dignes des plus grand drummers nègres

alexander "skip" spence/this time he has come (films d'occasion prod.)

je t'aime, mandy (mandy is two ....mandy is three ) but who is mandy ... mandy patinkin?

ccc

what if the new dylan record was all about ......woody guthrie?

si l'on en croit les rumeurs, il semblerait que le nouveau disque de dylan (qui sort dans deux ou trois mois) soit constitué de reprises de woody guthrie ....now isn't that a good idea?

woody guthrie/une des rares videos d'archives qui a survécu.....

bob dylan improvise sur la chanson de woody guthrie, 1913 massacre (version live, inédite, de 1961)

woody guthrie's "pretty boy floyd/bob dylan's "pretty boy floyd"

bob dylan .. encore dylan ... haven't you got anything else to offer? anything else? no

 à chaque fois c'est comme une évidence, une fulgurance, une blessure: cet homme là, cette voix là,  sont comme un croassement de l'âme, un cri essentiel, le sourire d'un ami, la plus belle mauvaise foi du monde, l'impossibilité à vivre heureux, un sourire méchant, méchant, méchant: cet homme est un loup pour l'homme ...

bob dylan/my back pages (original ANOTHER SIDE OF version)
cette chanson est l'une des plus belles et des plus étranges de bob dylan, elle vient de son très bel album transitionnel, another side of bd ....

dylan's my back pages: best version, 1998, minneapolis


bob dylan/my back pages (minneapolis, 1998)

quelques images télé et cinéma de debra paget (pour jean-claude biette)


take your time, it's nearly ten minutes long: des images en couleur de debra paget: rien de glorieux,  pas d'allan dwan ou de jacques tourneur, juste un extrait noir et blanc  d'une série télé oubliée .. tout ça pour jean-claude biette?eh oui, on se refait pas ...

1. ELVIS AND DEBRA/milton merle show (1956)/HOUND DOG

FRITZ LANG/LE TIGRE D'ESCHNAPUR
LOVE ME TENDER/ELVIS and DEBRA

i love mandy (mandy is two, mandy is three ......)


mandy patinkin dans une fausse pub pour esprits criminels (tous les lundis, 22h30, TF1): parodies sanglantes de grands standards ....

dead like me/2. sunday in the park with george (sondheim)

mandy patinkin/i'm always chasing rainbows

harry nilsson + gordon jenkins/i'm always chasing rainbows

judy garland/i'm always chasing rainbows
 i'm always chasing rainbows, c'est juste pour mandy, les versions d'harry nilsson et de judy garland (historique) ne sont là que pour l'accompagner... 

frank sinatra, 1959

la musique presque langoureuse, presque désaccordée de ce triste mini mélo est d'harold arlen, les paroles sont de johnny mercer, what else to say? what else?

frank sinatra/one for my baby (and one more for the road)/1959

hey bukka, you got me ... shaaaakiiiiinnn all over


bukka white/aberdeen, mississippi

vince taylor/shakin' all over

notes sur luc moullet

1. Si ce texte est écrit à la première personne, c’est qu’il vient d’un endroit très particulier où je vis depuis bientôt vingt ans: hors du cinéma, loin de lui … le plus loin possible.

2. Il y a eu un pays où j’ai vécu longtemps, un pays que j’aimais appeler « le pays du cinéma », il n’existe plus pour moi, je m’en suis insensiblement, et presque malgré moi, exilé.

3. Ce pays n’existe plus mais certains de ses habitants -des cinéastes, des spectateurs- m’envoient régulièrement de leurs nouvelles. A vrai dire, je ne sais même pas s’ils m’envoient quoi que ce soit, mais ces nouvelles, je les reçois.

4. Luc Moullet m’écrit souvent, même s’il n’en sait rien.

5. Au moment de terminer la troisième partie d’un film, les Cinéphiles, que j’avais commencé vingt ans plus tôt, en 1987, j’ai écrit un petit papier sur les Sièges de l’Alcazar qui passait à la télévision sur l’une des chaînes programmées par l’ami Bruno Deloye. Je me suis rendu compte, et je l’ai écrit peut-être immodestement mais je m’en fous, que c’était avec Cinéphiles 3, la seule fiction qui s’attaquait de front à la cinéphilie, un truc bête et merveilleux, idiot et aventureux, qui avait sans qu’on s’en rende compte -digitalisation tout terrain et dvd aidant- viré en abrutissement marchand.

6. Les Sièges de l’Alcazar, comme tant d’autres films de Moullet -du long métrage inattendu à la miniature imprévue- prouve le génie modeste et singulier d’un réalisateur étrange, le seul cinéaste de ces trente dernières années (avec Brisseau) digne de l’appellation de cinéaste -qui est une appellation contrôlée. Qui la contrôle ? Moi. 

7. Je ne parle pas d’auteur, sinistre distinction qui n’a plus de sens depuis des lustres. Je parle juste de cinéaste. Presque contemporain de Godard, Moullet vient comme lui des Cahiers du cinéma. Comme lui, il en est sorti (même s’il écrit aux Cahiers de temps en temps, il n’y est plus du tout, ni physiquement, ni intellectuellement, ni artistiquement). Sous ses airs de Tati (maladresse feinte, naïveté calculée, génie du plan), Moullet ose des fictions obliques, des durées inédites, des gags qui ridiculisent Keaton.

8. Au fait, l’Alcazar est un cinéma. S’y affrontent deux cinéphiles rivaux, peut-être amoureux (avec les cinéphiles, on ne sait jamais). Jeanne est à Positif, Guy est aux Cahiers. Ça se passe en 1955, mais par commodité, Moullet filme ça (c’est le présent du tournage) en 1989. A force d’aller à l’essentiel, à force d’ellipse, le film ne fait plus que 52 minutes. Qui s’en plaindrait ? Pas moi.
9. Le garçon et la fille s’engueulent sur Cottaffavi. Qui s’engueule encore sur Cottaffavi ? Qui connaît Cottaffavi ? Savez-vous que le dernier long métrage de Moullet parle de la mort de Godard. Celui qui ne rit pas est mort. Toi, au fond de la classe, tu ne ris pas ? Pan! Tu es mort.

P.S. J’ai peu parlé de ce qu’on appelle encore ici et là le « cinéma ». Entendons- nous bien: tout ça me fatigue. Je tiens quand même à dire deux ou trois choses de plus sur cet E.T. merveilleux qui s’appelle Luc Moullet. A un jeune cinéphile qui voulait en savoir plus sur Moullet et qui n’avait presque rien vu à part Barres -ou les différentes manières d’escroquer joyeusement l’Etat et la RATP-, j’ai répondu: «Essayez de voir sa trilogie personnelle (pour ne pas dire « autobiographique », un terme qui va mal à Moullet), une trilogie qui n’en est pas vraiment une: Anatomie d’un rapport, Ma première brasse, Genèse d’un repas, vous verrez, c’est tout simplement sublime de drôlerie, de simplicité, de génie timide et décalé ... il a aussi fait en 26 minutes la plus belle adaptation de Henry James (ça vaut l’œuvre complète de James Ivory), le Fantôme de Longstaff, que j’ai attrapé un soir au vol dans une programmation « surprise » de Canal Plus ... même pas annoncée ». Je me cite, c’est prétentieux, mais je ne peux pas faire beaucoup mieux.
P.S. 2 Il y a une bonne trentaine d’années, le jeune Moullet disait à un jeune journaliste que quand il rencontrait un problème de récit (de mise en scène, disons, dans ce que ce terme a de central et de méconnu), il se demandait ce que Mizoguchi ferait à sa place … et il le faisait. Il s’inspirait bêtement, platement, génialement, des conseils indirects, inattendus, du plus mystérieux cinéaste à avoir posé les pieds sur notre terre d’images et de sons. J’ai cru à l’époque qu’il exagérait, ou que c’était un gag de plus pour distraire la galerie des gogos et des godiches. Je sais aujourd’hui que c’était vrai. Personne d’autre que lui ne peut dire ça. Personne.

adieu blossom, rest in peace

la délicieuse blossom dearie a rejoint mireille (les compositions mutines, le piano, l'humour) au paradis des petites voix où elle retrouve la reine des crooneuses légères ... et beverly kenney, princesse idéale trop tôt suicidée ...
 
young blossom dearie/the surrey with the fringe on top (1962, live tv)

beverly kenney/born to be blue (films d'occasion prod.)
somewhere between a young blossom dearie and an even younger billie holiday, with a touch of julie london and allison statton (young marble giants), she recorded only six lps and comitted suicide in 1960. she was an angel of a singer. .. she was 28

Beverley and me, a love story
Avec les chanteuses, mieux vaut fermer les yeux. C’est ce que je fais depuis toujours, à la recherche du frisson inédit qui me fera oublier Billie Holiday ou Blossom Dearie. Mais depuis quelques mois, je suis tombé amoureux d’une nouvelle venue, je la dévore des yeux le jour et la nuit, je la veux pour moi tout seul, en un mot ….je l’aime.
Le problème, mon problème, c’est que cette nouvelle venue qui s’est emparée de moi corps et âme … est morte depuis près de cinquante ans. Et pourtant, et pourtant. Morte ou pas, elle m’a littéralement envoûté, je rêve à elle le jour et la nuit, je n’écoute plus qu’elle, en boucle, compulsivement, convulsivement. Imaginez -si vous le pouvez- un croisement entre la voix fluette d’Allison Statton (des Young Marble Giants) et les chuchotements érotiques de Julie London. Vous n’y arriverdez pas. C’est normal. Cela n’existait pas avant elle, cela n’existera jamais plus. Etre amoureux d’une morte, je vous jure que c’est terriblement compliqué.
Elle s’appelle Beverly Kenney, elle s’est suicidée en 1960, à 28 ans, après avoir publié six disques parfaits. Ensorcelants, immaculés, d’une mélancolie tellement joyeuse qu’on la croyait impossible.
On ne connaît rien d’elle sauf les pochettes de ses disques où elle est terriblement changeante, brune, blonde, alanguie ou rieuse, d’une beauté mutine qui la fait parfois ressembler à Audrey Hepburn, parfois à Marilyn. Pour compliquer les choses, ses disques ne se trouvent qu’en import japonais, c’est à dire … assez difficilement. Qu’elle soit accompagnée par le délicat Ellis Larkins au piano, ou le grand Johnny Smith à la guitare, sa voix cristalline cristallise les charmes d’une époque (1954-1959) où les plus grands chanteurs (Frank Sinatra, Dick Haymes, Johnny Hartman) ont enregistré leurs chefs d’oeuvre. Beverly Kenney est de cette race là (justesse impeccable, tempo parfait), elle flotte entre deux nuages d’amour pour l’éternité. Ah, j’oubliais. Juste avant de mourir, elle a écrit une chanson, une seule : I Hate Rock and Roll.
(A Suivre)



an even younger blossom dearie (en français)/it might as well be spring/mel tormé/it might as well be spring: two really splendid versions of the beautiful rodgers/hammerstein ballad: the first one in french (1956) by the delicious blossom dearie, the second in 1982 by the mellow mel tormé, plus george shearing on piano (if you want to hear the DEFINITIVE version, go check dick haymes on youtube, also produced by films d'occasion)

hank williams copiant un black minstrel démodé, emmett miller, qui s'en souvient?

je l'ai dit cent fois, pourquoi pas une fois de plus: toute la country (et le rock et la pop, et le rap qu'il a pratiquement inventé) n'existeraient pas sans ce petit blanc de géorgie, emmett miller, noirci au brou de noix pour jouer les vrais noirauds, les vrais négros, pour un public exclusivement blanc,  qui n'avait jamais vu un noir de près, et encore moins un noir chantant, et qui le dévorait des yeux sous les tentes itinérantes des vaudeville shows .... c'était un travesti, un travesti racial, c'est aussi celui qui a le plus influencé "love and theft" et modern times, les deux derniers dylan...  emmet miller, c'était le musicien préféré de bob wills, de lefty frizzell, de merle haggard ... tout ce qu'il a fait tient sur un cd, un seul ... promenez vous dans les archives de ce  blog pour en savoir plus .. si vous y tenez absolument ...

emmett miller's original lovesick blues (1928)/he had already recorded the song in 1925 for okeh

hank williams' lovesick blues (1948)

" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."