lundi 21 septembre 2009

modestie/orgueil (post scriptum)
20 ans déja que le désir de filmer m'a quitté ... plus exactement, c'est la necessité d'ajouter un mauvais film de plus à tous les films médiocres qui se faisaient qui m'est apparue ridicule... .... je me suis interdit de filmer, je me suis privé du plaisir de faire des films ... cinq ou six ans plus tard, j'ai ressenti un drôle de truc: il m'a semblé que chacune de mes petites chroniques au jour le jour valait un film ... orgueil? sans doute ... j'ai pensé, je le pense encore, que j'étais le seul a penser encore le cinéma ... en particulier parce que je n"y allais plus ... c'est du dehors, le plus loin possible du cinéma, que je parlais encore des films, ceux du passé, ceux du présent ........
.... il y a deux ou trois ans, en refaisant sans trop de conviction un petit film (cinéphiles 3/les ruses de frédéric), je pensais juste à faire le moins mal possible .... modestie? manque d'illusions? comme vous voulez ... ... c'est en voyant ce film terminé que j'ai compris que c'était mieux que ca ... j'en étais très fier, j'en suis encore très fier ... ... modestie ou orgueil, appelez ca comme vous voulez ... .... j'ai juste eu l'impression que quelque chose de vivant (la même chose dont j'étais fier dans mes chroniques de libé), un cinéma modeste et rigolo, était revenu ... orgueil? modestie? à vous de voir ...
pourquoi je suis content de cinéphiles 3 (et dans une moindre mesure du retour des cinéphiles, et de skorecki déménage)
1. les acteurs n'y jouent pas dans la triste tradition pialat/cassavettes ... comment font-ils? à vous de deviner ... sans le préparer, sans le savoir, j'ai travaillé à une nouvelle manière de dire des dialogues ... ... je ne disais pas autre chose dans mes chroniques, je ne cherchais pas autre chose
2. les enfants ne jouent pas comme ailleurs .... ils sont une des vérités inattendues de ces films
3. ni C3 (les ruses de frédéric), ni le retour des cinéphiles, ni skorecki déménage, n'a comme unique sujet -au contraire de 99% des films qui se font en france- le cinéma ... ces trois films montrent des corps parlants, ils les exhibent, ils les trimballent .... disons qu'ils sontà la fois straubiens ... et enfantins
4. je n'ai pas ressenti le besoin de mettre en scène skorecki déménage, raphaël girault l'a fait à ma place ... la réalisation n'est rien, seul le film compte ...
5. j'ai fait ces trois films en deux ans ... je croyais être sans désir de cinéma, je croyais filmer à la vitesse d'un escargot sous anxyolitique, en vérité je n'ai jamais fait autant de films en si peu de temps ... aller vite ou lentement, quelle importance ....
(à suivre)

4 commentaires:

Vivalvida a dit…

Où peut-on voir votre film ?

Vous qui connaissez l'oeuvre de B. Dylan : comment s'appelle la chanson illustrée par un clip où B.D fait défiler des cartons écrits ?

Merci.

Sylvie

skorecki a dit…

1. la chanson illustrée par un clip où B.D fait défiler des cartons écrits, c'est un extrait de don't look back, pas un vrai clip,et c'est sa première vraie chanson électrique: subterranean homesick blues (qui se trouve sur "bringing it all back home", un album magnifique, moitié accoustique, moitié électrique)
2. pour le moment mon film est ... invisible ... il sera à belfort fin novembre ... après, je ne sais pas ... seuls les cinéphiles (1, 2, 3) sont en dvd

skorecki a dit…

1. la chanson illustrée par un clip où B.D fait défiler des cartons écrits, c'est un extrait de don't look back, pas un vrai clip,et c'est sa première vraie chanson électrique: subterranean homesick blues (qui se trouve sur "bringing it all back home", un album magnifique, moitié accoustique, moitié électrique)
2. pour le moment mon film est ... invisible ... il sera à belfort fin novembre ... après, je ne sais pas ... seuls les cinéphiles (1, 2, 3) sont en dvd

AC a dit…

Modestie et orgueil?! Vous lisant ça m'apparaît d'un coup comme une définition possible du travail des cinéastes (des "vrais" quoique l'idée soit casse-gueule). Et sans doute, oui, de vos chroniques passées.
Les lisant je ne sais pas si je pensais que ce put être des films mais incontestablement ça faisait oeuvre (et ça continue de travailler pas mal de monde, soyez-en certain). Quelque chose de quoi on s'éloigne et on y revient souvent. Chroniques aimées, chroniques irritantes. Ensemble.
Donc voilà aujourd'hui, au pif, je dirais que votre grand oeuvre (et qui n'en exclu aucunement d'autres) ce sont l'ensemble de votre chronique. Lyriquement qui ne sont pas du cinéma, mais qui sont le cinéma en ce sens qu'elles travaillaient sans cesse quelque chose qui a avoir avec le passé comme vous dîtes, on pourrait dire la mémoire, le souvenir (et donc le présent). Que ces questions-là sont le beauté du cinéma dés le début (le spectateur ne voit jamais que la trace de quelque chose déjà passée), sa violente beauté parfois, son désespoir peut-être (il nous arrive tous de penser que le présent du cinéma parait bien fade face à certains passés). Vous avez mis en mots bien des idées essentielles, sur l'essence même. Et avec grâce. Voilà pour ce passé-là.


" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."