mardi 8 juillet 2008

lee wiley, frank sinatra, jeri southern: the song of mermaids sur une mer trop calme

lee wiley/why shouldn't i? (cole porter), four demos of the song with joe bushkin (piano), 1965BONUS: two more versions of this great cole porter song, one by frank sinatra, the other by jeri southern

frank sinatra/jeri southern/why shouldn't i?
peggy lee/beverly kenney, the sweetest of voices from the past ... a too distant past


beverly kenney/snuggled on your shoulder (early demo, 1954)

beverly kenney/more than you know/1959 (one of her last songs, a few months before she comitted suicide)
BONUS PEGGY LEE



peggy lee/don't explain

lundi 7 juillet 2008

HERE COME THE THREE KINGS OF VAUDEVILLE ...
Blackface/Whiteface


WHITE/WHITE
bob dylan/just like a woman/knockin' on heaven's door (renaldo and clara, 1975)

WHITE/BLACK
emmett miller/sweet mama (papa's getting mad,1929)

emmett miller's only screen appearance (he's on the right)

BLACK/BLACK
bert williams/the mississippi stoker (1906)
... AND HERE'S THE QUEEN OF VAUDEVILLE ...

louis armstrong/SHINE (1930), one of the best examples of BLACK MINSTREL VAUDEVILLE PARODY (he's at the same time a blackminstrel and a transgenre queen)...
C'EST QUOI UN BLACK MINSTREL? voyez ces images sublimes d'évidence sensuelle et théorique à la fois, où un très jeune armstrong joue au BLACK MINSTREL et au TRAVESTI: no use quoting nick tosches or jacques lacan, all is here: this is black minstrelsy in itself, as well as "travestissement" and queer theory...


Blackface/Whiteface

Je lis beaucoup ces temps ci, ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Pas de romans ni de poésie, juste des trucs sur la musique, des biographies de grands compositeurs (Harold Arlen, Irving Berlin) ou de paroliers américains (Johnny Mercer, Dorothy Fields). Tous ces livres que j’achète depuis des années pour ne jamais les lire, je m’y suis mis enfin , allez savoir pourquoi. J’ai fini par me plonger dans tous les livres sur Dylan, anglais et américains, qui commençaient à faire de sérieuses piles dans tous les coins. J’en ai pris deux, trois, je ne me suis plus arrêté. Au moins deux semaines. Non-stop.
Sur la platine, un disque passait, toujours le même. Pas du Dylan, attention, on écrit des trucs plats en écoutant celui sur lequel on écrit. On se répète, c’est toujours redondant. Ce que j’écoutais, c’était le seul bon disque d’Ella Fitzgerald (des chansons sublimes gravées en 1950, avec le pianiste Ellis Larkins). Il passait en boucle, mais c’est la vie et l ’oeuvre de Dylan que je passais en revue jusqu’à l’îvresse. Synchro ? Désynchro ? Qui sait ?
J’ai trouvé une ou deux choses dont je ne me doutais pas. Des trucs si simples que personne n’y avait pensé. Ce que j’ai découvert de plus précieux, je vous le donne en mille, ce n’est pas que Dylan soit juif –ni même born again crétin-, c’est qu’il est blanc. Depuis toujours il est blanc mais il ne veut pas que ça se sache. White is white, c’est ça ? Oui. A special kind of white. A whiter shade of pale. Tellement blanc qu’il doit se déguiser pour faire oublier ça.
Je vois que vous êtes largués. Vous vous dites que je radote. Je suis gentil, je vais vous mettre les points sur les « i ». Vous savez ce que c’est qu’un black minstrel au moins ? Et un white minstrel ? Non évidemment. Alors allez à la ligne, je commence mon histoire.
Au dix-neuvième siècle , les blancs et les noirs se mélangeaient peu en Amérique. Pour que les bourgeois puissent entendre parler et chanter des noirs, des artistes de vaudeville blancs eurent l’idée de se grimer en noirs. Franchir la barrière raciale en s’enduisant le visage de brou de noix, tout comme les travestis ont permis de présenter aux mêmes bourgeois (soumis à une fidélité de convenance à leur épouse), une « autre » image de la femme, mise à distance, mise en scène. Les blacks minstrels (ou blackface) ont inventé des musiques étranges dont témoigne un génie oublié, Emmett Miller, le créateur de Lovesick Blues et l’inventeur du yodel transgenre, qui a inspiré Hank Williams, et plus près de nous un certain … Bob Dylan.
Si on rajoute que Dylan se peinturlurait le visage en blanc pendant sa minstrel tournée (Rolling Thunder Review, 1975), on y est. Blackface/White face, même combat . Attends un peu, Skorecki ! Dylan est un blanc qui se grime en blanc, pas un blanc déguisé en noir ! Ne pas oublier que les noirs aussi (Bert Williams, Louis Armstrong) ont joué les blackface, se passant le visage au brou de noix comme autant de caricatures d’eux-mêmes. Vous n’avez pas compris, tant pis. On voit toutes ces choses sur skorecki.blogspot.com. Des heures et des heures de minstrels, de crooners, de country. Si vous êtes pressés, écoutez plutôt Brandi Carlile. C’est ravissant.

(à paraître dans Rolling Stone, septembre 2008)
très étrange version, limite jimmy durante (rauque, sentimentale, mélancolique, expressioniste) d'une chanson rarement interprétée sur scène ....

bob dylan/where teardrops fall ('2001)





à la frontière du texas et des cantinas mexicaines, deux ou trois artistes isolés chantent le blues blanc: au même moment, presque au mois près, bob dylan et le très méconnu terry allen, roi du désert texan, chantent la mélancolie violente, meurtrière, monotone, dépressive, désespérée, cruellement douloureuse ...

bob dylan/billy 4

terry allen/what of alicia? (extrait du merveilleux juarez)
...
...
a little too heavy maybe, cette nouvelle chanson de dylan, qui apparaîtra début octobre dans the bootleg series volume 8 (27 chansons, c'est un double cd)

bob dylan/dreaming of you
et un bonus de rêve, une version live de mississippi, enregistrée l'année de la sortie de "love and theft", dont c'était pourtant l'une des chansons les plus faiblardes, boogie lourdaud, rustique, primaire ... ici transformée en petit chef d'oeuvre

bob dylan/mississippi (live, 2001)
et un post scriptum mélancolique autour des amours de dylan avec suze rotolo ... jeunesse , beauté, temps enfui (tout ce qu'on ne peut pas dire de a freewheelin' time, le livre plat de suze rotolo, honnête et sans intérêt ... qu'elle n'aurait JAMAIS dû écrire ...)

bob dylan/tomorrow is a long time

dimanche 6 juillet 2008


beverly kenney//isn't it a pity?
(gershwin, 1958)









johnny hartman/what's to become of me? (1947)
very early recording, already a masterpiece









beverly kenney/johnny smith (guitar)/surrey with the fringe on top (1956)
la voix de beverly kenney est mutine et enchanteresse, plus fragile et plus belle que celle de jeri southern (voir le duo jeri southern/johnny smith, plus bas), mais l'équilibre guitare/voix est moins accompli ...






beverly kenney/born to be blue (1958)
somewhere between a young blossom dearie and an even younger billie holiday ...






beverly kenney/where can i go (1958), paroles de peggy lee











































FOUR OR FIVE VERSIONS OF A GREAT SONG (FOR ALL WE KNOW)

beverly kenney/for all we know



nat king cole trio/for all we know (1949)


nat king cole/gordon jenkins/for all we know (1958)

...and
two versions of
for all we know
(1957/1956) by the ...

the four freshmen/for all we know








BONUS BEVERLY KENNEY


beverly kenney/yours sincerely (1952)
earliest of recording of beverly kenney available, apparently for radio use (she was barely 20)





beverly kenney/a foggy day in london town (1954)

an early demo, she was just 22 .....
beverly kenney has become my favourite singer, insensiblement, sans même que je m'en aperçoive ...
i can't seem to live without her, je connaissais à peine son nom, elle ne me quitte plus ...
eternelle jeunesse, perfect pitch, ensorcellement assuré, quelque part entre billie holiday et allison statton ...
beverly kenney a fait six disques, très durs à trouver (très chers plutôt, ils viennent du japon), et deux inédits publiés récemment, plus de quarante ans après sa mort ...
elle s'est suicidée en 1960




bob dylan/visions of johanna (melbourne 1966)

it's supposed to be one of his worst singing years, and then you hear this slow, fantastic, hurting version of tears of rage, and you don't know where you are, do you mister jones?

bob dylan/tears of rage (birmingham, 1995)
les jeunes frank sinatra et peggy lee (1962) et la vieille peggy lee, encore plus émouvante (1988)

frank sinatra/peggy lee/nice work if you can get it (1962)

peggy lee/i had a love once (harold arlen) (1988)/les films d'occasion
CLASSIC CAJUN
...
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joe falcon/cleoma/ophy breaux (it's a sin to tell a lie), early cajun music
who plays violin here? joe falcon or .. ophy breaux? ((1929 ...or 1937)

harry choates/les tete fille lafayette (1940)
(harry choates was only 18 years old, playing violin and singing with happy fats and his rayne-bo ramblers)

harry choates (violin)/johnnie ruth manuel (vocal)/missing you (1947)
frank sinatra's very first appearence on screen (with the pied pipers and tommy dorsey/trombone )/is this perfection?

frank sinatra /i'll never smile again (1941)
is bob dylan really singing these days? what kind of a non-melody is this? (but the sound is good, and he even smiles ...)

bob dylan/just like tom thumb's blues (madrid, july 6, 2008)

la très méconnue lucy reed/inchworm (1955), with bill evans on piano (his very first recording)
this delicate and haunting song, inchworm, was written by the great frank loesser (it's a children's lullaby), and it was its author's favourite composition...



dick haymes/if i should lose you (1957)

charlie parker (with strings)/if i should lose you (1947)




jeri southern/two sleepy people (hoagy carmichael/frank loesser), johnny smith on guitar, 1956
JERI SOUTHERN SINGING PAUL BOWLES

jeri southern/the cabin (paul bowles/tennessee williams)

" invraisemblable ou pas, crois-moi, c'est la vérité -et il n'y en a pas deux ..."